L’ENGEES a souhaité, dans sa volonté d’exemplarité en matière de développement durable, compenser ses émissions liée aux déplacements contraints. Dans son bilan carbone réalisé en 2016/2017, les émissions de CO2 liés aux déplacements aériens des élèves et de son personnel ont été estimées à 330 tonnes annuelles. Ce chiffre peut varier chaque année en fonction des déplacements des étudiants sur des lieux de stage éloignés, rendant impossible l’utilisation d’autres moyens de transports moins impactant comme que le train. Avec près de la moitié des émissions carbone totales de l’établissement (48%), les déplacements représentent le premier poste émetteur, devant les énergies (estimées à env. 27% des émissions totales. En 2018, première année de compensation, elle a choisi de financer le dispositif de plantation de haies de l’EPL d’Obernai, sur 10 hectares prévues en agriculture biologique.
Fin 2019, l’ENGEES a réaffirmé à nouveau son engagement, en concluant un partenariat avec 3 autres établissements d’enseignement technique agricole pour compenser les déplacements effectués en 2019 et en 2020. Cette démarche, inscrite dans la stratégie globale de développement durable et de responsabilité sociétale de l’école, souhaite privilégier une solution de compensation locale.
Ce type de projet a plusieurs avantages : outre la séquestration du carbone, il permet aussi de sensibiliser les élèves de l’école et de l’établissement agricole à des pratiques agro-écologiques, de renforcer le partenariat entre l’enseignement supérieur et l’enseignement technique agricole et de favorise la biodiversité que ces haies abriteront.
«L’ENGEES souhaite, à travers le financement de ces plantations, donner un signal fort de son engagement pour le climat et pour la biodiversité à l’échelle de son territoire. Les étudiants empruntent l’avion pour leurs stages à l’international sur de longues distances, où il s’avère être le seul moyen de transport mobilisable. Pour une école de l’eau et de l’environnement engagée depuis 2012 dans des démarches durables, il était nécessaire de trouver une réponse locale à la hauteur des émissions engendrées par ces déplacements. »
Aude DISTEL, chargée de mission DD&RS à l’ENGEES.
Pour l’EPL de l’Aube, ces haies répondent à plusieurs objectifs : accroître le bien-être animal en offrant un abri aux animaux à l’extérieur durant toute l’année et contribuer à la démarche globale de développement durable de l’établissement. L’EPL a fait le choix d’implanter des essences adaptées à l’élevage ovin (non épineuses et non toxiques), autochtones et mellifères. Cela représente 1100 mètres linéaires de haies sur une parcelle de 15 hectares reconvertie en prairie en 2017 pour pratiquer du pâturage cellulaire pour un troupeau conduit en plein air intégral. Ces plantations devraient permettre de piéger un volume de CO2 de 150 tonnes sur 50 ans. Les plantations se dérouleront en janvier 2020.
« Suite à la mise en place de notre troupeau conduit en plein air intégral, la nécessité de créer des abris naturels pour les animaux s’est posés à la fois contre le vent, la pluie et de plus en plus, le soleil. Pouvoir, s’associer à l’ENGEES qui cherchait à accompagner des projets de compensation carbone a été pour nous, l’opportunité de donner une autre dimension à notre projet. »
FLOQUET MICHAEL, Responsable d'exploitation, Lycée Agricole Charles Baltet.
Pour l’établissement du Balcon des Ardennes, les quelques 900 mètres linéaires de haies vont permettre d’augmenter la biodiversité au niveau du parcellaire herbager valorisé par le pâturage des vaches laitières en favorisant la connectivité entre les différents habitats des populations de micro-mammifères, de l’avifaune et de l’entomophone par la création de corridors écologiques, les haies de type H6 et H7. Dans ce projet, l’ENGEES s’est portée comme financeur du volet concernant les plantations qui se sont déroulées en décembre 2019. Le chantier devrait se terminer avec l’implantation des dispositifs de clôture début 2020.
« L’EPLEFPA du Balcon des Ardennes assure des formations dans les secteurs de la production et de l’environnement. Nous sommes donc particulièrement attentifs aux impacts de l’agriculture sur l’environnement, à la nécessité de préserver la biodiversité et l’enjeu que représente le changement climatique. Le soutien de l’ENGEES nous a permis d’accentuer notre action en ce sens. Quatre-vingt lycéens, apprentis et stagiaires de la formation adulte se sont mobilisés pour planter plus de 900 arbres et arbustes de seize essences différentes. Une belle aventure qui modifiera notre paysage pour quelques décennies. Merci à l’ENGEES pour ce joli partenariat. »
Francis OURY, Directeur de l’EPLEFPA du Balcon des Ardennes.
Enfin, pour l’établissement de Courcelles Chaussy, le projet s’inscrit dans un plan global d’actions pour la création et la restauration de réservoirs de biodiversité et de continuités écologiques sur le territoire. Il se traduit par l’implantation et l’entretien de haies sur les parcelles de la ferme des Mesnils, l’introduction de plantes mellifères et la construction de nichoirs et abris. Le chantier a débuté en novembre 2018 et devrait courir jusque début 2020. Là encore, l’ENGEES s’est portée comme financeur du volet concernant les plantations.
« Le chantier de la trame verte, entamé depuis un peu plus d’un an par l’Eplefpa de Courcelles-Chaussy sur la ferme des Mesnils, va bon train. Les objectifs fixés sont en passe d’être atteints grâce à l’ensemble des acteurs qui se sont impliqués dans le projet. Les actions menées offrent d’ores et déjà un formidable support pédagogique pour sensibiliser les futurs agriculteurs et paysagistes que forme l’établissement aux enjeux de la biodiversité et les ouvrir à des pratiques durables en matière d’aménagement du territoire. »
Mathie COMPAGNONE, chargée de mission Trame Verte et Bleue sur l’Eplefpa de Courcelles-Chaussy.
Sur les 3 établissements avec lesquels l’ENGEES a conclu un partenariat en 2019, le financement global s’élève à 12000 euros pour un volume de CO2 piégé estimé à 562 tonnes sur 50 ans.
Les établissements se sont engagés de leur côté à maintenir et à entretenir ces plantations dans les meilleures conditions agronomiques accessibles du moment pendant toute la durée nécessaire à la compensation.