Le contexte actuel de la gestion des milieux aquatiques conduit à porter une attention particulière aux perceptions et aux représentations (images et interprétations qui produisent une grille de lecture de la réalité) des différents acteurs (gestionnaires, élus, usagers, public…). Ainsi, la Directive Cadre Européenne sur l’eau n° 2000/60, transposée en droit français en 2004, tout en confirmant et en renforçant les principes de gestion intégrée de l’eau, fixe les objectifs de reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques et favorise la participation du public et l’appropriation sociale des enjeux liés à ces questions. En cela, elle rouvre incontestablement le jeu des acteurs. Dans l’objectif de construire une vision commune et d’arbitrer les tensions, il est utile de se demander pourquoi et comment mobiliser les études de perceptions et de représentations dans le cadre de la gestion des milieux aquatiques aux différentes étapes de l’élaboration d’un projet. Nos travaux (Rivière-Honegger, Morandi et Cottet, 2014*) montrent qu’à l’amont d’un projet, elles concourent à identifier les acteurs et leurs attentes et à connaître l’histoire des milieux aquatiques. Lors de sa mise en oeuvre, elles permettent de mobiliser des connaissances afin de communiquer et mener des actions de sensibilisation mais aussi d’initier et d’animer un dialogue sur certaines situations précises. Enfin, lors de l’évaluation du projet, elles permettent de mieux comprendre les modes de gestions adoptés, d’évaluer la participation et de comprendre les motivations qui guident l’action. Pour illustrer les propos, il sera développé une étude de cas portant sur la mise en oeuvre d’une telle démarche dans le contexte antillais (Morandi, Rivière-Honegger et Cottet, 2015).
(*) http://www.onema.fr/IMG/pdf/Perception-complet.pdf
Information et inscription : francois.destandau(at)engees.unistra.fr