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Assainissement de l’eau : vers un diagnostic permanent grâce aux smart technologies

Quels sont les enjeux et les grands défis dans ce domaine ?

La ressource en eau n’est pas inépuisable, ce qui doit nous inciter à la préserver et à la recycler. Cette préoccupation est mondiale, et encore accrue avec l’explosion démographique, ou l’urbanisation croissante générant également bon nombre de questions en lien avec l’urgence climatique et le développement durable.

La filière de l’eau fait donc face à des enjeux importants et à de nombreux défis à relever.

Plus spécifiquement au niveau de l’assainissement des eaux usées, qui consiste à collecter l'eau une fois celle-ci utilisée et à l'épurer via différents traitements avant de la rejeter dans le milieu naturel ces défis concernent principalement :

  • La maîtrise ou gestion intégrée du fonctionnement des systèmes d’assainissement (hydraulique et qualité pour les réseaux, intrants et énergie pour les stations d’épuration) dans l’objectif de monitorer et d’adapter les niveaux de rejet à ce que les milieux naturels peuvent tolérer.  
  • La gestion des infrastructures que sont les réseaux de collecte (égouts et collecteurs d’eaux usées et/ou pluviales) et les stations d’épuration (STEP) – nécessité d’avoir une connaissance et une possibilité de prédiction des actions à mener concernant les réseaux d’assainissement (gestion patrimoniale efficiente) en regard du vieillissement des structures et de leur entretien en vue de pérenniser de l’existant. Avoir une capacité d’adaptation face aux nouvelles réglementations ou recommandations. Permettre une meilleure gestion des coûts de maintenance et de remplacement pour passer d’une gestion curative à une gestion préventive.
  • La gestion des processus et l’amélioration de la performance au niveau des STEP. Le but est d’une part de réguler, d’optimiser leur fonctionnement pour limiter l’impact de leurs rejets au niveau de l’environnement et de la santé publique , ce qui est directement aussi en lien avec les attentes des consommateurs. D’autre part, il s’agit d’optimiser le fonctionnement des STEP pour limiter la consommation (énergétique notamment) pour l’épuration des eaux. Ces deux aspects entrent dans le cadre d’une gestion durable des ressources et d’une limitation de l’impact des activités humaines sur l’environnement.

En quoi consiste le diagnostic permanent au niveau de l’assainissement ? Comment les smart technologies peuvent-elles aider à sa mise en œuvre ?

Le diagnostic permanent au niveau de l’assainissement peut être défini comme étant l’ensemble des moyens et pratiques mis en oeuvre pour évaluer les flux (débits et qualité) ainsi que le fonctionnement global du système d’assainissement y compris de ses ouvrages les plus sensibles (déversoirs d’orage) en vue d’en améliorer l’exploitation et de réaliser les actions nécessaires de façon optimisée.

En France cette question de diagnostic permanent est passée du concept à l’obligation de mise en œuvre concrète suite à un l’arrêté ministériel du 21 juillet 2015 (modifié le 31 juillet 2020) et ses circulaires d’application qui définissent l’auto-surveillance mais aussi et surtout, le concept de conformité du système d’assainissement. Celui-ci précise que les collectivités de plus de 10 000 équivalents habitants devront satisfaire à une nouvelle obligation réglementaire de mise en oeuvre du diagnostic permanent dès la fin de l’année 2020. Ceci devrait permettre aux collectivités de connaître en continu le fonctionnement et l’état structurel de leurs systèmes d’assainissement pour mieux agir.

Bien que n’étant pas (encore) soumise à cette réglementation, la Belgique doit néanmoins avoir une position pro-active afin d’anticiper les évolutions réglementaires qui seraient, à terme, étendues au niveau européen. Au-delà de la considération purement réglementaire, le diagnostic permanent représente en effet un outil de gestion des performances des systèmes d’assainissement, ce qui pourrait contribuer à répondre à différents enjeux rencontrés par le secteur.

Les technologies SMART (Self-Monitoring, Analysis, and Reporting Technology) peuvent aider à une mise en oeuvre de ce diagnostic permanent.

En effet, ces technologies sont souvent aussi appelées « technologies intelligentes ». Ce terme fait référence au fait que l’utilisation de technologies de captation de l’information (via des sondes ou capteurs spécifiques), de la communication via internet, de stockage et de traitement de données en grand nombre (Big data management) et des processus avancés d’automatisation (exploitant l’IoT ou internet des objets, mais aussi l’intelligence artificielle ou IA ) rend possible la gestion d’un grand nombre de données en temps réel (récolte, analyse, réponse, …).

Ces technologies ouvrent donc un « champ des possibles » concernant la récolte et le traitement des données en temps réel afin de suivre les différents systèmes et processus d’assainissement. Il sera en effet possible de connaître en continu et de manière automatisée (auto surveillance) l’état des réseaux et le fonctionnement des systèmes d’assainissement. L’analyse de ces données permettant d’identifier et de prévenir, avec des délais plus courts, des dysfonctionnements éventuels et d’y apporter des actions de corrections (automatisation) visant à la gestion intégrée du système. Il sera aussi possible de suivre et d'évaluer les performances de ces systèmes et de contribuer à l’approche d’amélioration continue en veillant à réduire l’impact du système sur le milieu récepteur (lien avec l’impact environnemental et/ou de santé publique) ou sur l’environnement (réduction des consommations énergétiques).

Il semble donc crucial que l’ensemble des acteurs concernés par la mise en place et/ou la gestion des systèmes d’assainissement puisse être, au minimum, sensibilisé à ces évolutions technologiques.

Qui est concerné par cette thématique ?

  • Responsables, ingénieurs et techniciens maîtrise d'ouvrage.
  • Responsables, ingénieurs et techniciens de services d'exploitation (exemple : exploitant de réseaux et stations d’épuration).
  • Ingénieurs et techniciens de bureaux d'études ou de services d'études en collectivité ou entreprise de service.
  • Spécialiste ou responsable gestion en temps réel ou télégestion.
  • Toute personne ayant une responsabilité largement liée à l’eau dans toute entreprise ou collectivité locale.
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