Durant la période 2018-2020, Cécile est l’une des deux Jeunes Délégués pour le Climat à avoir été recrutée pour représenter la jeunesse française au sein de la délégation officielle française lors des sessions de négociations internationales sur le climat. Une de leurs premières actions a été de créer une association, les JAC, Jeunes Ambassadeurs pour le Climat qui leur permet d’avoir un cadre de travail, de faire adhérer de nouveaux membres et de récolter des fonds. Ensemble, ils se rendent dans les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes au changement climatique et à l’importance des négociations. Seuls les Jeunes Délégués ont le privilège de travailler avec la délégation sur un thème de négociation précis afin de monter en compétence. Mais tous les membres du bureau de JAC sont présents à la COP.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’il se passe durant cet évènement?
"A la COP24, les parties prenantes élaborent les règles de la mise en application de l’accord de Paris en 2020. Des textes ont été préparés en amont et ils sont discutés, paragraphe par paragraphe, sous les yeux de l’organe de la CCNUCC - Convention cadre des Nations unies pour le changement climatique. Les ONG peuvent également s’exprimer à la fin de chaque session. Exceptionnellement cette année, le président de la COP24 avait demandé que toutes les négociations soient terminées samedi, en à peine une semaine. A notre plus grande surprise, c’est une manière très efficace de faire avancer les négociations. Le tout s’est déroulé dans une dynamique positive et constructive mais aussi dans le sentiment de l’urgence. En effet, en octobre dernier le GIEC a publié son dernier rapport qui précise les différents impacts pour une augmentation de 1.5°C ou de 2°C à la fin du siècle, par rapport aux températures préindustrielles. Ce texte, approuvé par toutes les parties, affirme qu’il est encore possible de rester sous les 1.5°C à condition de mettre en œuvre une transition profonde dans de nombreux secteurs dans les 12 ans qui suivent. "
Quel est votre rôle?
"J’observe ces négociations et j’essaie de les expliquer aux jeunes français. Nous avons décidé de faire des retours à la France par le biais de vidéos. Des vidéos pour situer les enjeux : pourquoi c’est important? D’autres rentrent dans le détail des thématiques abordées : sur l’adaptation climatique, l’agriculture, le genre etc. Beaucoup de jeunes, et notamment des youtubeurs, disent que ces négociations ne servent à rien, que le processus est trop lent et ils rappellent l’échec du protocole de Kyoto. Ils oublient que l’accord de Paris est déjà une réussite car c’est le premier accord universel sur le climat. Et il est normal de ne pas observer encore ses effets puisqu’il traite de la période post-2020. C’est d’ailleurs l’objet de cette COP : élaborer en quelque sorte son mode d’emploi pour le rendre opérationnel ».
Quelle est la place de la thématique « eau » dans ces négociations et le rôle de l’ingénieur?
« La problématique de l’eau est majeure. Il est ici question de la rareté de la ressource, de l’amoindrissement des quantités de précipitations, de catastrophes naturelles et phénomènes extrêmes. Les pays les plus vulnérables aujourd’hui subissent déjà le changement climatique et ce sont ceux qui vont le plus en souffrir par la suite. La thématique de l’eau est liée à l’agriculture et à l’énergie. Ces trois secteurs doivent être complètement repensés pour réaliser une profonde transition, atténuer les émissions et s’adapter au changement climatique. L’ingénieur à, quant à lui, un rôle d’acteur mais comme chacun d’entre nous finalement. Nous avons tous notre rôle à jouer et c’est ce que j’essaie de transmettre aux jeunes que je rencontre ! "
En savoir plus sur l’association « JAC » :
https://www.facebook.com/JAC-Jeunes-Ambassadeurs-pour-le-Climat-320873294972206/
http://jeunes-ambassadeurs-climat.org/